Pas d’équitation, mais un petit rappel de connaissance du cheval. Indispensable si on veut ne serait-ce qu’imaginer parler bien-être de nos compagnons.
L’horloge du cheval
Le budget temps du cheval, c’est à dire la répartition de son temps se décompose ainsi en environnement naturel sur 24h:
- 14-15h de recherche et consommation de nourriture
- 6h de repos debout et couché
- 1-2h de déplacements autres que pour la nourriture
- 1-2h de surveillance de l’environnement (évidemment réparti)
- reste du temps : toilettage, contacts sociaux, etc…
Alimentation
Étant herbivore, sa nourriture est l’herbe : environ 50 à 100 kg bruts par jour. Par manque d’herbe sur pieds, on lui apporte souvent des fourrages conservés (herbe coupée, séchée et conservée par exemple comme le foin, ou encore de l’enrubanné ou de la paille).
L’équilibre de l’alimentation est un savant mélange entre des quantités de matière sèche, la valeur nutritionnelle et l’équilibre entre les différents nutriments de l’alimentation (équilibre d’autant plus compliqué avec l’herbe de pâture dont il faut alors connaître la composition et souvent parfaire avec des CMV – compléments minéral vitaminé).
Eau
Le cheval a besoin en moyenne de 5,2L pour 100 kg de poids et par jour. Cette quantité augment évidemment si le cheval est au travail et en fonction du climat (notons aussi que des chevaux en pâture et par temps pluvieux ingèrent une partie de leur eau par l’herbe). Le poids du cheval étant estimé « au jugé », on peut se dire que pour un cheval de 500 kg à l’entretien en prairie, on a une fourchette de 25 – 30 L. On mettra évidemment plus que le strict nécessaire.
Température
En ce qui concerne la température, un cheval en bonne santé a une zone de confort thermique allant de 5°C à 25°C. En dessous il devra consommer plus, se mouvoir et frissonner pour compenser. Au dessus, il augmentera sa transpiration et sa respiration. L’adaptation à la température se fait progressivement (quelques jours à plusieurs mois), les changements brutaux ou intra-journée sont donc les plus difficiles. Notons qu’on estime une température critique de -15°C pour un adulte où il faut lutter pour maintenir sa température (abris et nourriture supplémentaire). Si le cheval est tondu, ce seuil critique passe à 5°C !
Lumière
La lumière, voilà un élément que l’on oublie parce qu’elle parait être présente tout le temps. Le cheval a besoin d’être exposé à la lumière pour gérer la variation de la durée du jour (qui indique très fortement si on est en hiver ou en été).
Besoin d’espace
Comme on l’a vu, le cheval passe la plus grande partie de la journée à manger et chercher de la nourriture. Pour se faire, il se déplace continuellement. Le mieux étant de lui offrir des zones variées à explorer.
Une étude en 2010 estime que les étalons en liberté parcourent 18 km par jour (les étalons se déplacent plus que les juments). La même étude mesure que des juments sur un pré de 16 ha se déplacent de 7 km. Le déplacement étant lié à la recherche de nourriture et de points d’eau on peut comprendre que le déplacement est moindre dans une pâture, mais le cheval reste un grand marcheur éloigner râtelier et point d’eau est une bonne pratique.
Contact social
Le cheval est un animal de troupeau. Si certains s’habituent à être seuls, ce n’est que par défaut et créée des problèmes comportementaux. Le cheval a besoin du contact social de ses congénères (par celui de l’humain ou d’une chèvre). Animal grégaire par excellence (ce qui peut rendre sa sortie du pré plus difficile), il vit en petits groupes d’affinité. La hiérarchie qui y règne est plus ou moins stricte selon les groupes mais bien présente.
Le troupeau va permettre à l’individu de se sentir en sécurité, si un danger apparait il sera plus vite repéré à plusieurs. Dans la nature, la fuite en troupeau a un avantage : la diminution du risque de prise d’un animal isolé. Le groupe permet aussi d’alterner la surveillance, permettant à un individu de boire, manger ou se reposer alors que d’autres veillent.
Le cheval s’appuie aussi sur ses congénères pour se gratter dans un échange réciproque (le grooming); il est donc important qu’il puisse être en contact visuel, auditif et olfactif avec un congénère.
