Je suis déjà intervenu plusieurs fois sur la page facebook du ranch pour aborder le sujet de l’équitation après notre première jeunesse.
Sans tourner autour du pot, je trouve l’équitation western idéale pour les plus de 30 et 40 ans. Pourquoi ?
Revenons d’abord sur la situation de l’équitation en France.
Nous avons un très gros corpus de jeunes (avant 17/18 ans) qui font tourner les centres équestres à coups de cours collectifs et de compétitions amateur, population très féminine.
A l’autre bout du spectre, nous avons une minorité de « vrais » compétiteurs (qui poursuivent la compétition depuis toujours).
Et au milieu, souvent hors fédé, on trouve tous les baladeurs, qui au contraire des deux autres groupes, investissent le monde extérieur (milieu naturel du cheval… qui n’est ni le box, ni la carrière ou le carré de dressage).
Nombre de jeunes arrêtent avec l’arrivée des études longues, de l’entrée dans la vie active et « pire » pour les cavalières, la maternité et la gestion du noyau familial (toujours assez centralisé sur les femmes).
Bref, le gros des troupes disparait face aux changements de la vie et certaines réalités : on vieillit, on sait dorénavant que les blessures font mal et peuvent être gravissimes, et le lundi – sacré lundi – il faut pouvoir retourner au boulot sans un bras dans le plâtre. Parallèlement, en délaissant notre folle jeunesse on se détourne un peu de la compétition, on cherche autre chose que la performance sportive.
Le ranch me permet de croiser beaucoup de trentenaires, quarantenaires et bien au delà, qui ont souvent des points communs : combien se sont fait peur et regrettent de ne plus oser monter ?
Combien se sont blessés et ont peur du cheval ?
Combien me disent « je monterais bien, mais à mon âge ça ne m’intéresse plus de sauter des barres » ?
Beaucoup.
Je regrette que l’organisation du sport en France ai toujours tendance à enfermer les pratiques dans une norme (faut il apprendre à sauter des barres pour monter à cheval et apprécier cette relation humain-équidé ?).
En soi, je trouve l’équitation western totalement adaptée à cette recherche éloignée du CSO.
Il y a évidemment cet aspect sécuritaire : un cheval à tempérament froid et très éduqué (et qu’on ne me raconte pas que des mobylettes et Ferrari tout juste sorties du box pour les cours et qui ne pensent qu’à galoper au moindre stimuli soient des montures adaptées pour ces personnes), selle sécurisante, interaction avec le cheval qui favorise la descente du stress…
Mais il y a aussi une différence de contexte.
Le cheval américain, celui de l’équitation western, est par essence (génétique et éducation/dressage) une monture de travail en extérieur.
C’est un cheval qui doit savoir avoir des moments intenses sur demande et retomber dans le calme absolu lorsque l’action perd en intensité.
C’est un partenaire traditionnel dans le travail du bétail, et ce contexte – un partenariat où le cheval a de l’autonomie – change l’approche.
Avec ce partenaire qui connait son job, combien de fois ai-je vu des sourires s’ouvrirent jusqu’aux oreilles au galop avant d’entendre « il y avait si longtemps que je n’avais pas pu galoper comme ça » ?
C’est d’autant plus grisant quand on sort de plusieurs mois ou années sans oser, qu’on monte sur un nouveau cheval depuis peu, avec des codes que l’on découvre encore, et que l’on puisse galoper calmement en toute sécurité.
Alors pourquoi je trouve que l’équitation western est idéale à tout âge ?
Pour plein de raisons, mais avant tout pour cette joie que je peux lire sur les cavaliers et cavalières.