Parti élever des chevaux, quel gâchis…

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« Parti élever des chevaux, quel gâchis », « dresser des bêtes, quelle idée », … Cela fait partie des quelques réflexions que j’ai pu entendre, ou avoir écho dans mon dos.

Pour rappel, j’ai travaillé pendant longtemps dans l’informatique, plusieurs startups, plusieurs très grosses boîtes… Domaine des jeux vidéo, trading financier, armée (détecteur IR, drones, …) , simulateur de vol,… – ce qu’on appelle souvent la High-tech… A la fois comme développeur ou responsable d’équipe. En parallèle, j’étais cavalier, passionné du monde western, passant des heures à cheval ou aux écuries. Et finalement, suite à une reconversion, j’ai basculé entièrement dans le monde équin (plus particulièrement dans l’univers du ranching).

Pour quelques nombrilistes de la high-tech, c’est un gâchis, un abandon d’une voix supérieure qui rêve – bien trop souvent – de révolutionner la vie moderne. Bien souvent plutôt un rêve de devenir riche dans une startup en bossant à fond quelques années sur un modèle « Silicon Valley des années 2000 ». Pour d’autres informaticiens, c’est juste un changement de voie, la réalisation d’autres aspirations (parce que bon, on passera la révolution du genre humain à la moindre broutille technologique visant à trouver des investisseurs et vendre des produits inutiles).

Gâchis ? Il va falloir ne pas perdre le sens derrière le discours. Combien d’entreprises siphonnent l’argent de leurs investisseurs (et l’argent public) pour essayer de lancer sur le marché des services dont les utilisateurs n’ont pas besoin et qui ne changent en rien à leur vie (l’avancée technologique n’induit pas le sens).

Le truc, c’est que sans révolutionner quoi que ce soit, mon boulot m’amène à apporter quelque chose à la vie des gens. Au quotidien, je gère et soigne les chevaux des propriétaires pour permettre au couple cheval-proprio de mieux fonctionner et profiter de cette relation; j’aide les cavaliers à remonter en selle, à redécouvrir le lien avec la Nature et mieux comprendre le cheval. Au final, mon métier a impact direct sur la vie de ces personnes – à une époque où on regrette la distanciation Homme – Nature sans vraiment souhaiter la réduire, je rapproche les 2 à mon échelle.

C’est avec certitude moins rémunérateur. Moins facile aussi parce qu’on gère des relations humaines et animales, le tout dans une interaction physique qui doit toujours être juste sans être naïve. Il y a certainement aussi moins d’égo dans ce contexte, sinon les 500 kg du cheval vous le rappelleront facilement. Alors, non, ce n’est pas du gâchis. Bien au contraire, c’est amener sa petite pierre à l’édifice de manière très concrète. On peut y contribuer de manières fort différentes et cela n’empêche pas d’apprécier toutes les richesses d’une vie multiple (qui ne se limite pas à l’informatique, puisque j’ai aussi écrit des livres, diffuse ma passion de l’astronomie ou enseigne les arts martiaux, entre autre).

Sur ces quelques mots, la pluie, le vent, la boue, m’attendent pour mes 12h quotidiennes de boulot 🙂

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