Classique vs Western

Faute de mieux, j’ai posé un titre un peu provocateur.

L’idée de ce billet est de parler de ce qu’est un ranch d’équitation américaine, et pour les nouveaux arrivants c’est souvent par miroir de la pratique commune de l’équitation : l’équitation classique.

Lorsque l’on monte western, on arrive avant tout dans un cadre chaleureux, bien moins élitiste dans ses attitudes que certains centres de dressage. Oubliez le petit pantalon blanc, les gants et les regards jalousés sur la dernière selle Hermès achetée par Diane. Dans un ranch western, on est relax. Le jeans est souvent de mise puisque monter western, c’est à la base avoir une équitation de travail (et non une équitation pour les podiums). Tellement relax les centres western que parfois on en oublie de monter, passant trop de temps à discuter avec deux – trois amis.

Le champagne ? On laisse ça pour le raffinement du classique. Avec le barbecue, une bonne bière fraîche, et pour corser les choses un bon whisky fera l’affaire. Parce que oui, on aime juste passer du bon temps, à cheval, et à pieds, comme nos amis outre atlantique où chaque réunion de cowboys est l’occasion de faire la fête ou partager des choses ensemble.

Les chevaux sont au pré, parce que c’est juste mieux pour eux. Si on doit marcher dans la boue ou se prendre un peu de pluie, pas grave, de toute façon ce sera aussi le cas lors de la balade.

Il est rare de trouver longtemps un cavalier western dans une écurie classique. Rapidement marre des regards faux-fuyants, des questions « mais il saute ton truc ? », « il est classé combien ? », « t’as des gros éperons ? », des gens qui foutent leurs affaires sales sur ta selle bien large ou la font tomber de son support… A l’inverse, vous verrez des « classiques » s’intégrer dans les groupes western; peut-être leur faudra-t-il un peu de temps les groupes ayant déjà leur dynamique, mais l’ « Autre » est le bienvenu. Tout westerner est content de partager sa passion.

Parfois pour les classiques, le choc est aussi dans l’équitation, surtout si on a eu la fâcheuse habitude de se tenir avec les mollets ou de s’équilibrer grâce aux rênes (ce qui est un défaut, mais tellement répandu…). Comment ça votre cheval western se gère aux jambes et à l’assiette ? Tenez un lasso à cheval et vous comprendrez très vite. Mais comment votre dragster de 400 m (le quarter horse tient son nom du fait d’être le cheval le plus rapide sur un Quart (er) de miles), peut ensuite rester complètement froid et tranquille ? Parce qu’originellement on en a besoin sur le bétail, et qu’on ne veut pas faire courir ce dernier lorsque c’est possible (bétail qui court = dépense d’énergie = perte de masse = perte d’argent). En plus devinez quoi ? On les sélectionne aussi pour leur mental et on les dresse dans cet objectif. Bref tout a une logique autour de l’équitation de travail qui prendrait trop de temps à énumérer ici. Mais oui, on a des chevaux calmes mais puissants et réactifs, sécurisants mais prêts à faire le job.

Les concours c’est bien, mais pas la finalité. Notre truc, c’est le cheval western, un cheval qui s’il apprend et répète dans un bac à sable, est destiné à l’extérieur, travail ou loisir, sans exclusivité (les chevaux de ranch partent en trail). Et nous, on est peut-être aussi un peu comme ça, à se dire qu’on est mieux dehors au contact de la Nature, que dans un manège poussiéreux. Tout le monde ne monte pas western pour se croire cowboy au farwest, mais je connais peu de westerners qui n’ont pas au fond d’eux ce rêve des grands espaces.

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