Le calme

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Beaucoup me disent que mon calme avec les chevaux vient de l’une de mes autres passions : les arts martiaux. Toute personne qui apprend que j’ai un dojo sur le ranch semble trouver la solution : « cela vient donc de là ». Si je suis certes instructeur d’un jujutsu traditionnel, je ne pense pas que ce soit le source de mon calme. Les arts martiaux véhiculent une image de contrôle de soi – à raison – mais c’est aussi le lieu où une agressivité encadrée et puissante se manifeste (dans la résolution physique d’un conflit).

Mon calme ne me vient pas de là. C’est un calme à la fois naturel et contrôlé. Quand on comprend les capacités (et limites cognitives) du cheval, l’énervement n’a pas lieu d’être. Non un cheval ne se moque pas de vous, il ne planifie pas de mal faire, il ne « fout pas de votre gueule », etc… Un cheval réagit à des stimuli, des conditionnements et une recherche de confort (physique et psychologique). Il ne fait pas exprès de faire échouer vos demandes.

A partir de ce constat on dépassionne la relation. Si on est ferme, on l’est sans être en colère intérieurement. On a le même job qu’un parent : on joue un rôle pour éduquer. Parfois cela coïncide avec notre nature, parfois il faut savoir contrôler notre nature profonde. L’énergie est un bon exemple. J’entends par là, rien de mystique, mais juste la vitalité avec laquelle on interagit avec le cheval. Ce dernier est par nature réactif, prêt à fuir, un reflexe de survie ancré génétiquement; beaucoup trop de cavaliers amènent un excédent d’énergie à cet être qui absorbe tout ça comme une éponge et monte en stress.

Alors oui, je parais calme. Car les chevaux en ont besoin. Car le calme permet la réflexion et l’observation. Et qu’avec les chevaux il faut parfois moins agir, plus observer et leur laisser du temps.

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