De l’importance du temps

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Qu’est ce qui différencie un bon cavalier d’un cavalier juste moyen ? Pas le nombre de médaille. Qu’est ce qui fait la qualité d’un entraineur ou dresseur de chevaux ? Certainement pas sa vitesse à débourrer un cheval. Et un meneur à pied ? Quelle qualité fait de lui un bon meneur ? Qu’est ce qui compte dans tous ces cas pour être un homme de cheval, capable de comprendre l’équidé et s’en faire comprendre ?

Nombre de personnes testent des méthodes. Elles sont souvent accessibles – au moins partiellement – sur internet. Les résultats sont variés, parfois loin des attendus, et certains sautent de méthode en méthode. Parfois, on croise une personne qui utilise la même méthode, pas de tricks / astuces, juste la même méthode, et là, avec lui, ça marche. Quelle est la différence ?

Le temps. Deux grandes qualités liées au temps font bien souvent la différence. D’abord, le plus simple par son concept, et pourtant le moins facile à maitriser, est le timing. Savoir agir / récompenser / ne plus rien faire au bon moment; un moment est même une étendue de temps trop longue, on est là dans l’instant. Que ce soit en renforcement négatif (retrait d’un stimuli pour validation) ou en renforcement positif (ajout d’une récompense comme validation), l’action doit intervenir à l’exact instant où l’action voulue (ou son essai) est réalisée.

Si on travaille sur une rêne directe, la tension de la rêne communique l’intention du cavalier, dès que le cheval prend en compte cette demande, la tension disparait. Si le cavalier attend trop, le cheval réalise déjà une autre action (qu’elle soit voulue ou parasite), et le relâcher arrive comme une validation de cette action secondaire. Imaginons que sur la rêne directe, le cheval cède mais continue à se sentir tiré latéralement, il résiste légèrement et si le cavalier relâche à ce moment là – en retard – il récompense l’action de résistance… Problème de timing, qui risque fort de faire perdre pas mal de temps en correction.

L’autre qualité liée au temps est au contraire sur une période longue : la patience. La patience c’est cette indéniable qualité qui vous permet de prendre le temps, de ne pas attendre immédiatement des résultats mais de laisser venir les progrès au fur et à mesure. La patience c’est être en extérieur, face à un obstacle insurmontable comme la fameuse pierre blanche, et attendre. Attendre dans un placement qui indique clairement au cheval notre intention et notre support, que ce dernier prenne un peu sur lui, indécis entre crainte et curiosité, peur et volonté de bien faire, et réalise ne serait-ce qu’un pas vers l’objet de ses craintes. Peut-être en fera-t-il plusieurs, peut-être repartira-t-il sans problème, mais la patience guettera sans précipitation le bon moment. La patience c’est cet état d’esprit, quasi relaxe, où le cerveau guette ce fameux instant, sans l’attendre avec anxiété. Il faut donc que la patience soit émotionnellement neutre, pas de frustration, pas d’anticipation d’échec ou de réussite, juste attendre calme et posé.

La capacité d’attendre, c’est le préalable au bon timing. L’impatient ne peut opérer avec un bon timing, il anticipe trop ou par excitation / énervement rate l’instant recherché.

Il n’y a souvent pas besoin d’intervenir plus franchement ou avec plus d’intention, juste au bon moment, pas avant, ni après. Etre juste dans le temps.

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