Vivre sur un ranch avec des chevaux, c’est envisager l’éducation et le travail des chevaux autrement.
Les bovins sont présents en permanence sur la structure et ils offrent chaque jour une possibilité de s’entrainer de manière fonctionnelle. Les ouvertures de portes ne sont pas étudiées ou travaillées pour le plaisir d’un pattern de concours, chaque jour il faut pouvoir les manipuler avec de vrais bovins autour.
Il n’y a pas d’entrainement abstrait sur un ranch. On apprend, on prépare, on répète; et surtout on met en situation. Il n’y a pas d’entrainement qui reste théorique. Si je travaille un cheval sur le flag, c’est pour ensuite passer en pâture avec les bovins, pouvoir les séparer, encadrer, contrôlés – que ce soit pour les changer de pâture ou pour les gérer dans un parc de contention pour effectuer des prises de sang.
C’est une approche en réalité bien différente de l’entrainement pour la compétition. Les chevaux participent à un travail très concret, et cela se sent. Tous les clients venant goûter au bétail sur Esmeralda sont surpris du changement de mentalité de la jument entre la carrière de sable et la pâture à boeufs. Au travail dans le sable mais sans grande activité, elle devient focalisée et change de cadence dès que le troupeau est en vue.
J’approche mon parcours de mountain trail avec la même intention : passer les obstacles pour les passer ne m’intéresse pas. Je veux gérer des problèmes, améliorer la fluidité et l’agilité, permettre au cheval de trouver des solutions… Et exploiter tout cela pour avoir un cheval serein en extérieur ou sur des travaux de ranch en terrain accidenté.
Le seul moyen d’y parvenir, c’est d’avoir tout cela à disposition de manière permanente : troupeau, obstacles, besoin de travailler concrètement avec des objectifs concrets (déplacer un troupeau de pâture, amener les bovins au véto, etc…). Même si c’est beaucoup de travail, ces différences primordiales avec un centre équestre valent le coup et permettent de forger un véritable cheval de ranch.